Savoir dire NON vs Oser dire Oui

Et si dire « OUI » signifiait être en VIE ?

Récemment, j’ai reçu, encore, une demande d’un client pour … hier. La goutte d’eau ? J’ai pris conscience que ce fonctionnement crée une grande souffrance en moi. Et je me suis interrogée sur le OUI ou le NON à exprimer.

Je ne compte plus le nombre de contrats de coaching dont un des objectifs est « savoir dire non ».

Si plutôt que savoir dire « NON », vous osiez dire pleinement « OUI » ?

Vous voudriez « savoir dire NON » ? Vous savez déjà très bien le faire, trop bien même.

En apprenant à « dire OUI », vous pourrez avancer, évoluer … et vous faire plaisir.

Changer un mot pour changer votre vie !

Quand Tony Blair dit « L’art du leadership est de dire non, pas de dire oui. C’est très facile de dire oui. », il se réfère à un vrai NON, un acte de courage plutôt qu’un laisser faire.

Combien de personnes, femmes et hommes, dirigeant(e)s et managers voudraient « savoir dire NON » … aux échéances impossibles, aux sollicitations et aux exigences de l’équipe, des clients, des amis, de la famille, etc.

En disant NON, elles voudraient pouvoir garder le cap, prioriser, décider, équilibrer leurs temps de vie …

En y regardant de plus près, elles savent déjà dire NON. Elles passent même leur temps à le faire, sans conscience. Elles se disent NON à elles-mêmes. NON à leurs propres besoins, à leurs envies.

C’est comme si elles étaient un aigle royal, aux ailes entravées.

Alors quel est le vrai besoin ? Oser dire OUI ! Se dire OUI à soi-même d’abord. Et ainsi dire vraiment, librement OUI, quand c’est un choix mûri.

Allons plus loin.

1- Que veut dire NON ?

A quel besoin répond l’incapacité à dire NON aux autres ? Est-ce celui de plaire, de donner satisfaction ? Est-ce pour être acceptée, intégrée, reconnue ? Est-ce pour être aimée ? Légitime ?

Quand ce comportement s’est-il installé ? Dans quelles situations se manifeste-t-il ? Quand une personne réussit à dire NON aux autres, que se passe-t-il ? Que vit-elle ?

Prenons des exemples.

Kate est la brillante cheffe d’une entreprise en croissance continue depuis une décennie. Elle dirige plus d’une centaine de salariés après avoir démarré avec une petite dizaine d’ingénieurs et de techniciens. Sans cesse sollicitée, au four et au moulin, elle supplée, pallie, agit. Elle ne dit jamais NON à une demande d’aide. Elle prend même en charge ce que ne font pas ses directeurs.

Son corps ne suit plus. Elle dort mal, est tendue et se sent submergée. Mais elle ne dit rien…

Luc est un manager qui enchaine les heures. Interrompant ses tâches pour traiter les demandes de son équipe, il ne parvient à avancer que tard le soir. Alors qu’il promouvait de nouvelles idées, il ne se concentre plus que sur les objectifs, les processus, les KPIs, la performance. Quel que soit le temps qu’il lui consacre, son équipe n’est jamais satisfaite. Alors il en fait toujours plus. Ni son corps ni son moral ne suivent plus. Épuisé, il sort de ses gonds de temps en temps et s’en veut.

Kate comme Luc ne savent pas répondre explicitement NON aux multiples demandes. Dès qu’une personne les sollicite, elle comme lui délaisse son activité pour répondre. Elle comme lui anticipe les questions, apporte ses solutions et prend en charge les tâches.

En ne disant pas NON, Kate comme Luc ne cessent pourtant pas de le faire.

NON d’abord aux demandes réelles de leurs interlocuteurs.

« NON : je n’écoute pas vraiment … puisque je connais (crois connaître) le besoin.

NON : je ne te reconnais pas capable puisque je te donne la (ma) solution.

NON : je n’ose pas te dire (me dire) que tu as atteint ton seuil d’incompétence alors je fais à ta place ».

Malgré eux, Kate comme Luc créent les conditions d’un désengagement.

NON ensuite, à leurs propres besoins.

« NON, mon travail n’est pas important : il peut passer après celui des autres.

NON, garder du temps pour moi, pour réfléchir, a moins de valeur que de ménager du temps aux autres.

NON, renvoyer chacun à ses responsabilités est impossible : je ne suis pas légitime pour cela.

NON, dire stop, poser des limites n’est pas acceptable : mon équipe, ma hiérarchie, mes pairs, mes amis, ma famille vont me rejeter, ne pas (ne plus) m’aimer ».

Moins l’aigle utilise ses ailes, plus elles perdent leur force.

Ces « NON » enferment, entravent la créativité, nuisent au développement et aux relations.

Les croyances qui sous-tendent ces NON sont nombreuses. Elles s’enracinent dans le parcours de vie.

Jusqu’au jour où l’instinct de vie, l’envie, l’en-vie prend les rênes.

L’aigle se rend compte qu’il peut bouger ses ailes.

2- Que veut dire OUI ?

En se libérant des croyances qui les limitent, sur quelles ressources des personnes comme Kate et Luc peuvent-elles compter ? Qu’ont-elles qui leur donne satisfaction ? De quoi sont-elles fières ? A quoi peuvent-elles se fier dans ce qu’elles font et, surtout, ce qu’elles sont ?

À quel besoin personnel ont-elles envie de dire OUI ? Et si plutôt que d’espérer plaire (et de projeter de déplaire), plutôt que d’espérer être reconnues (et d’anticiper d’être illégitimes, imposteur) …, elles osaient se regarder dans le miroir, voir tout ce qui est compétent, plaisant, unique en elles ? Si elles osaient s’aimer telles qu’elles sont, que se passerait-il pour elles ?

Lorsque Kate comme Luc prennent conscience de leurs besoins et écoutent leur envie, l’un comme l’autre dit « OUI » à ce qui est essentiel. « Parce que je le vaux bien ». Et ose alors dire de nombreux OUI.

Quand Kate se dit OUI, elle découvre qu’en écoutant, en questionnant sa demande, elle permet à son équipe de gagner en confiance et d’avancer. Elle allège ainsi sa propre barque et retrouve du temps pour réfléchir, sereinement. En osant lâcher son besoin d’être en charge (chargée) de tout, Kate se sent de nouveau à sa place. Elle redevient la dirigeante visionnaire, dynamique qu’elle avait perdu de vue.

Quand Luc se dit OUI, il ose exprimer ce dont il a besoin pour fonctionner en confiance avec son équipe. Il découvre qu’en entendant les (vrais) besoins, il permet à son équipe de progresser dans un climat de travail apaisé. Luc retrouve recul et sérénité. Il retrouve sa créativité, son allant, son engagement et son sens de l’humour. Il reprend sa place de leader incontesté. 

L’une comme l’autre reconnaît sa propre valeur.

Quand l’aigle déploie ses ailes, il retrouve toute sa puissance de vie, toute sa beauté légère et libre. Il inspire.

En conclusion, plutôt que de se demander comment dire NON, Kate, Luc et toutes les autres personnes ont intérêt à identifier à quoi elles ont envie de dire OUI. A « quoi » signifiant aussi à « qui ».

A l’exigence de mon client, j’ai décidé de dire NON. Je me suis sentie immédiatement mieux. Fini le poids sur mes épaules.

La personne qui se dit OUI à elle-même dispose de toute sa puissance d’être pour dire OUI, consciemment, pleinement aux autres … et à la vie.

Oser se dire OUI, c’est faire émerger et ancrer « JE », être agissant librement. Et ainsi pouvoir dire OUI à « NOUS », autrement dit créer une relation de qualité, de parité avec les autres.

La personne qui se dit un vrai OUI, est prête à découvrir :

  • Ouverture à soi et aux autres : se mettre à écouter vraiment pour entendre et accueillir ;
  • Utilité de ses actions et de ses idées : (re)trouver) du sens et sa légitimité ;
  • Identité en incarnant son potentiel, sa puissance.

J’espère que vous avez pleinement en-vie de vous dire OUI.

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Viviane Strickfaden

Révélateur de lumière | Accompagnement des décideurs